Si nous ne sommes pas libérés de l’illusion, c’est parce que nous regardons davantage nos idées que la présente vérité. Nous voulons en maintenir notre propre version, en défendre notre point de vue personnel.
Tant de points de vue qu’une majorité s’emploie à justifier à propos d’une vérité qu’aucun ne regarde.
Tant que nous aimerons davantage “notre monde” que le monde existant, l’illusion perdurera. Rien de ce que nous ferons ou refuserons de faire, nous en délivrera. La décision d’adhérer entièrement à la vérité du monde réel est l’immédiate issue.
Contempler c’est vivre dans “l’existant” et non rêver dans “l’inexistant”. Nous restons dormir dans l’illusion parce que nous en espérons quelque chose.
Lorsque nous sommes pleinement convaincus qu’il s’agit d’une illusion, notre attraction disparaît. Rien de cette comédie n’a plus d’intérêt. C’est de vivre dans l’existant qui change notre point de vue et ouvre notre regard. Lorsque l’on distingue clairement le vrai du faux, choisir devient plus simple.
Vivre dans l’instant, c’est adhérer à l’existant. Ce n’est pas se concentrer sur le temps présent. Lui seul existe. Les “autres temps” ne sont que des concepts.
Le changement de référentiel se joue entre notre monde illusoire et la vérité de l’instant. C’est par l’action de notre seule volonté que notre illusion se maintient. Que, malgré son irréalité, elle parvient à s’imposer face au monde réel.