La contemplation

Tous, nous avons eu l’occasion de vivre des instants d’émerveillement. Probablement, l’un des plus communs est celui que nous pouvons expérimenter au sommet d’une colline, en y découvrant une vue exceptionnelle, un panorama a coupé le souffle.

Généralement, nous parlons de contemplation au regard de paysages, d’œuvres, d’objets, et aussi d’êtres, qui détiennent à nos yeux des qualités rares et qui suscitent l’admiration.
L’expérience de la contemplation contient un caractère d’éblouissement, d’enchantement. Nous pensons que cela est dû à la situation exceptionnelle que nous vivons. En réalité, la situation, aussi extraordinaire soit-elle, ne représente qu’un déclencheur.

Il y a “cela” qui provoque l’émerveillement et “cela” qui est l’émerveillement en lui-même. Confronté à une même situation, tout le monde ne ressent pas les mêmes choses. Nous-mêmes, selon nos prédispositions, connaissons des variations dans nos ressentis.

La cause réelle, au fait que nous vivons un émerveillement, vient de nous relier à la nature absolue, à la Source de vie en notre être. Toutes les manifestations, les êtres et les choses qui nous entourent en sont une expression. Du fait que nous partageons avec elles une origine commune, elles ont le pouvoir de l’évoquer, de l’inspirer en notre être.

La contemplation n’est pas une transcendance ou un paroxysme. Elle est l’expression naturelle de ce que nous sommes et du bonheur qui en découle. C’est en cela que la reconnaissance de notre vraie Identité est capitale. C’est parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans l’ignorance de notre fondement, que nous errons et nous prenons pour quelqu’un d’autre.

Contempler, c’est regarder au-delà de l’esprit pensant en notre Être. C’est recevoir l’éclat inconditionnel de la conscience Source. C’est apprécier, se réjouir et ressentir la gratitude d’en être une part constituante. Ce n’est pas faire quelque chose de “spéciale”. C’est assumer la Présence qui nous anime et dont nous sommes l’héritier.

En définitive, pourquoi rechercher un bonheur au-dehors, lorsqu’il existe déjà au-dedans ? Pourquoi l’attendre à travers l’accumulation de biens et d’expériences relatives et éphémères, souvent difficiles à obtenir et faciles à perdre ? Ce ne sont que des stimulations artificielles pour soutirer de la Source des bribes de son bonheur. À travers la contemplation, nous la contactons directement. Inconditionnellement, sans contrepartie, nous recevons le don, la plénitude qu’elle recèle.

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