Afin de nous libérer, de retrouver l’Ouverture inconditionnelle de l’Esprit, il s’agit de nous arrêter de “jouer”. Tant que nous jouerons, le rêve et sa course sans fin se poursuivront. Nous continuerons d’espérer et de craindre, d’être partagés, entre le camp de la réussite et celui de l’échec que nous nous sommes inventés.
Le personnage, le rôle qui nous occupe, ne représente qu’une habitude, qu’un pli que nous avons pris. Nous avons répondu au conditionnement de la société, ainsi qu’aux enjeux qu’elle nous a fixés. Le fait de nous être impliqués dans cette comédie et dans une identité d’emprunt n’a pas fait que nous les sommes devenus. Aussi, plutôt que de chercher à les modifier, de façon plus radicale, nous devrions décider de les arrêter.
Arrêtez de jouer… Ainsi, la volonté du personnage s’apaisera. Les challenges et les tensions du monde relatif se dissiperont. Lorsque l’on n’affaire plus l’esprit, naturellement, il demeure clair et disponible. La Présence se maintient d’elle-même, sans effort.
La vie, le travail, les activités que nous menons peuvent être accomplis sans tous les commentaires que nous leur associons. Toute cette expression mentale de pensées ne sert qu’à maintenir la duplicité à laquelle nous avons souscrit. En ne nous harcelant plus de pensées, ce sont toutes les limitations qu’elles nous imposent qui disparaissent. L’arrêt du jeu n’est pas un ajout, un nouvel exercice spirituel. Il représente une simplification afin de retrouver notre condition naturelle.
Fondamentalement, il n’y a rien de concret qu’il nous faut arrêter. En fait, tout s’est déjà épuisé. Rien de ce qui est faux, qui provient d’un jeu ne perdure. C’est seulement dans le propos d’une idée que cela continue, que, la retenant, nous finissons par en être convaincus.