Imaginons que sur une table se trouvent plusieurs boules de pâte à modeler de couleur. Quelle est la chose qui unit ces billes ? C’est leur nature commune. Par-delà l’exemplaire que chacune représente, qu’est-ce qui les différencie ? C’est le propos que nous allons leur associer. Par exemple, nous allons parler de leurs différences par rapport à leur position, leur couleur ou leur grosseur, etc… Tout ce que nous pouvons avancer par notre description, les boules en question ne s’en soucient pas. Simplement, elles sont comme elles sont ! Tout ce que nous en disons ne change rien pour elles.
Contempler, survient de laisser tomber le “commentateur”. Afin de voir comment dans ce monde, tout existe individuellement, dégagé des commentaires que nous pouvons en faire.
Contempler nous permet de redécouvrir le fait de voir “tel que c’est”. Cela revient à libérer le monde du jugement que nous lui portons. Tout existe indépendamment de nos avis. Cela vaut aussi pour nous. C’est par son propos, sa récitation, que le personnage cherche continuellement à se faire exister. Pourtant, dès qu’il s’arrête, il n’y a personne. Ne demeure que le silence, ainsi que tout ce qui s’y trouve concrètement présent.
Accueillir le Silence premier nous démontre l’inexistence du personnage. Il n’y a donc rien à en faire. Il n’y a pas de devenir le concernant. Le personnage n’est qu’une idée. Voyez comment en votre esprit, il n’y a rien, aucune forme constante. Il est un ciel clair, sans trace.