Avoir un cœur vivant

Le cœur grand ouvert est tel un miroir clair dans lequel se réfléchit instantanément la Source de vie.

La vérité est là sous nos yeux. Est-ce que nous la regardons, ou préférons nous écouter nos propres idées, notre version personnelle ?
Les hommes donnent tellement de place à leurs opinions et à qui ils sont. Ils veulent imposer leurs idées, alors qu’eux-mêmes n’en sont pas convaincus. En fait, chacun doute de lui-même et cherche à se rassurer en essayant de convaincre et de dominer l’autre.
La confirmation qui nous soulagera de notre doute ne sortira pas de nos exploits. Elle viendra d’être entier et réconcilié dans notre cœur. Aussi longtemps que nous serons divisés, une part de nous s’opposera à une seconde. La paix véritable sera reléguée au profit d’un antagonisme.

Pour celle ou celui qui a l’amour en lui, il est enfin vivant. Son Être exulte.

Plus que de penser la vie, être spirituel, c’est la voir avec le cœur. C’est s’immerger dans le concret de l’instant. De tout notre être, sans le frein d’aprioris, il s’agit d’adhérer, d’être ici entièrement dans la situation présente.
Par-delà notre entendement, la vérité afflue à travers la présence au Vivant qui seul existe. Sans cela, nous dormons, nous rêvons, nous spéculons… Se réveiller au renouveau, à l’instant qui s’actualise, c’est retrouver sa respiration. C’est être nourri de vie nouvelle et sortir de l’asphyxie. Afin de répondre à la force d’endormissement que nous subissons, c’est ce mouvement d’adhésion, de connexion au réel qui doit être répété. Cette force vive en nous finit par se rappeler et vient d’elle-même nous réveiller.

Contempler c’est identifier et recevoir la “proclamation” de l’être. Bien que celle-ci soit déjà affirmée, le fait de l’accueillir nous permet d’en obtenir les bienfaits. Chaque année, les arbres fruitiers nous procurent une efflorescence abondante. Cependant, afin d’en manger les fruits, nous devons les récolter, ramasser leur production.
Le don du vivant qui s’actualise en chacun nécessite également une “récolte”. Sinon, il reste oublié sur le sol, au pied de l’arbre de vie. Il ne peut répondre à notre appétence fondamentale. Il ne peut pas nous procurer ses bienfaits ni la force spirituelle nécessaire pour qu’en notre être le cœur exulte.

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