Couper court” est un lâcher-prise intérieur. C’est un mouvement vif de “décrochage”, d’ouverture de l’esprit, par lequel nous laissons choir toute pensée discursive.
Nous devons “couper court” dans notre illusion parce que nous y croyons. Parce que, malgré notre compréhension intellectuelle, nous continuons de nous laisser entrainer par elle.
“Couper court” intervient comme une parade afin de déjouer notre addiction et la volonté qui veut s’interposer. En dépit de notre conviction et notre désir sincère de changer, en nous, une énergie réfractaire s’y oppose.
Cette action n’a pas pour but de nous censurer, mais de retrouver la clarté et la liberté de l’esprit.
“Couper court” permet d’aller au-delà de l’esprit pensant. Déclarer comme certains : “il n’y a rien à faire” est encore une théorie, un “programme” inutile dans lequel nous devons “couper”.
“Il n’y a rien à faire” est encore un “faire”. C’est encore la volonté du personnage qui se projette au lieu de s’invalider lui-même comme illusion !
Si la dualité ne représente à la base qu’une simple croyance, l’opposition, l’adversité qu’elle entraine n’est pas que théorique. La vision et la logique duelle nous ont été inculquées depuis notre plus jeune âge. Les principes de bien et mal, de gain et perte, de vrai et faux, d’amour et haine font partie de nous. Nous leur obéissons. Ils constituent les ferments de notre antagonisme et de notre combativité.
Dans la plupart des actions que nous entreprenons, quelque chose “d’autre” représente un obstacle, un empêchement à notre projet de vie. Il existe un “ennemi” extérieur ou intérieur qu’il nous faut affronter afin de le renverser et de l’anéantir.