Par-delà la vision conceptuelle

Notre “endormissement”, notre “repli spirituel” est principalement dû à l’importance que nous accordons à l’esprit conceptuel et rationnel. Là où il y a du jugement, confirme notre collaboration à la logique duelle et de division dans laquelle nous sommes impliqués.
Avoir un esprit ouvert, dépourvu d’apriori et d’intérêt, nous renvoie au regard neuf et direct de notre conscience. Cela nous synchronise avec la fraîcheur que l’instant. La vérité, c’est tout ce qui existe. Pourtant, chacun par son intellect s’invente sa propre version, sa définition et s’enferme dans son histoire. Comme tout le monde, nous croyons qu’il nous est nécessaire de jouer un rôle, de faire que nous soyons quelqu’un dans cette vie.

C’est de s’aventurer hors du rêve et de notre logique conceptuelle qui nous révèle la perfection de l’esprit nu et non fabriqué.

La logique de l’illusion étant fondée sur la dualité, jamais elle ne pourra nous donner des réponses sur l’Esprit et sa nature absolue. Comment l’ombre pourrait-elle expliquer la lumière ?
Loin des spéculations intellectuelles, les seules réponses valables, nous les obtiendrons en passant dans la nature éternelle de l’Esprit. Celui qui lâche la forme trouve le fond. Un ciel éternel et infini coiffe nos têtes. Son essence est celle de notre esprit. Entrer en Esprit c’est lâcher les formes pensées et nos schémas conceptuels.

Espérer, méditer, ne vous libérera pas. Ce n’est là que procrastination.
C’est l’abandon de notre “programme”, de toutes nos histoires qui nous redonnent la nudité et l’ouverture immédiate à l’instant nouveau.
Ici, au cœur du vivant, nous y sommes. Si notre regard et notre esprit ne le voient pas, ne le réalise pas, c’est parce qu’ils sont empêchés par notre “saisie”. C’est parce que nous favorisons une “lecture conceptuelle”.

Illusionnés, nous sommes compliqués. Nous arborons une vision conceptuelle et fragmentée de la vie. Nous ne voyons plus le monde tel qu’il apparaît, mais teinté de nos idées et de nos jugements.
Vouloir être vrai, dans ce cas, est antinomique. Aucune vérité, si ce n’est que sous forme d’idée conceptuelle, ne peut nous rejoindre compte tenu de notre conditionnement. D’où la difficulté de nous libérer sans déjouer la vision duelle à la base de notre enfermement.
De même, que c’est en étant silencieux que l’on peut entendre le silence. C’est en étant simple, qu’il nous est possible de recevoir la vérité simple et nu, ainsi d’en obtenir les effets.

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