La Présence en nous est l’espace fondamental. C’est de cette base, de cette nature qu’apparaissent les surgissements éphémères, telles que les pensées, les émotions, les agissements. Nous nous entichons des formes qui se créent. Nous les chosifions. Nous les voyons comme objets séparés, alors qu’elles sont pareilles à des vagues d’eau sur l’océan.
L’illusion des hommes vient qu’ils ne regardent et ne retiennent que les formes et les objets matériels ou spirituels de ce monde. Ce faisant, ils ignorent ce qui en constitue le fond, leur nature commune et intrinsèque. Du fait de leur rationalisme, les hommes ne s’intéressent plus qu’à l’aspect solide et formel du monde et ont délaissé l’autre aspect vide et informel. Ils prennent en compte la terre et se désintéressent du ciel.
Celui ou celle qui lâche la forme trouve le fond de toute chose.
Lorsque nous reconnaissons la nature absolue, l’essence de vie, nous ne sommes plus dupés par les formes et les manifestations particulières qu’elles peuvent prendre.
Dans l’atelier d’un potier, tous les récipients et les créations sont et restent de l’argile. Le vase, la tasse, le plat, la cruche, toutes ces pièces distinctes sont fait de la même matière. C’est la forme qu’on leur a donné qui en fait des objets différents et particuliers.
Ce n’est que dans une idée que nous ne sommes pas libres. Dans le monde réel, en notre Être, nous le sommes infiniment. Cela, malgré des conditions physiques, matérielles, parfois difficiles et limitées.
La forme que l’on donne à du sable n’est pas le sable, ne l’affecte pas dans sa nature. Indépendamment, des formes et des états que nous traversons, notre nature absolue, comme pour le sable, reste ce qu’elle est et demeure inchangée.
