L’illusion qui nous accapare, repose sur l’habitude que nous avons prise de nous raconter des histoires, de nous laisser absorber par elle.
Tout cinéma n’est qu’un jeu de lumière. Toute illusion n’est qu’un jeu d’idées. Ne vous laissez pas convaincre par ce qui n’est pas réel, par ce qui n’est qu’une création de l’esprit.
Garder le lien avec le monde réel est un appui simple, qui permet de ne pas tomber dans l’autopersuasion.
Si c’est notre propre esprit, nos propres pensées qui nous captivent, alors nous ne le sommes pas. Cela n’est qu’une croyance, qu’une duperie que nous nous infligeons. Nous parlons d’illusion et nous continuons d’agir envers elle comme si elle était réelle. D’autres au contraire s’emploient à ne rien faire comme si elle n’était pas réelle. Si nous souffrons d’une maladie imaginaire chercher à la soigner est faux et évité de le faire l’est aussi. Dans les deux cas, nous ne sommes toujours pas libres et réagissons face à un problème inexistant.
Qu’assumons-nous, nos idées à propos de la vérité où la vérité du réel en laquelle nous existons ?
Si nous ne nous racontons rien, simplement, nous Sommes constamment avec toute chose. L’Êtreté s’affirme sans discontinuer, indépendamment de toute situation. L’Êtreté est le dénominateur commun, la constante de tout ce que nous vivons et avons vécu. Elle est notre point d’éternité. Lequel nous regagnons lorsque nous contemplons.
“Couper court” ne signifie pas faire une chose en plus, mais cesser celle que nous faisons en trop ; la “lecture” discursive du monde et de nous-mêmes. Couper court, c’est lâcher tout l’esprit conceptuel.
En contemplant, nous nous simplifions. Nous n’élaborons rien de spécial. Nous n’accumulons rien. Nous n’enlevons rien. Nous n’allons nulle part, car toutes ces intentions sont celles de l’illusion. C’est en regardant avec nos yeux le monde réel, en posant notre attention sur les manifestations de la vérité, que sa présence nous impacte. Ce faisant, elle nous rejoint et s’établit en nous.
“Couper court” permet d’avorter les processus laborieux de l’entendement. Cela nous aide à nous dégager directement de la logique conceptuelle. Notre esprit a été dressé comme pour faire de nous un “animal savant”. Finalement, nous sommes devenus savants de concepts et connaissances intellectuelles, mais ignorants de vérité. Depuis des temps reculés, c’est une lutte qu’une partie de l’humanité mène contre une autre, dans le but d’imposer la raison et la rationalité sur l’irrationnel et l’empirique.
