C’est de notre générosité que dépend notre éveil. La générosité est le fondement du “vivant”. Comment espérons-nous sortir d’une illusion pour laquelle nous conservons autant d’intérêts et d’attachement ?
Offrir, lâcher notre saisie, nos limitations de l’illusion est ce qui permet de nous en libérer. L’action de donner, mets en mouvement la Source ainsi que sa profusion. En réalité, nous ne donnons que des biens, des objets “illusoires”, des croyances, qui ne représentent que des aspects de notre rêve. La nature de notre don est “symbolique”. Cependant, il permet d’ouvrir notre cœur, de découvrir sa gratuité, de faire que notre don soit vrai et approprié. Aussi, ne conservez pas le regret stérile de ne pas l’avoir effectué. Au contraire, recevez la joie du cœur, la satisfaction en votre Être de l’avoir accompli.
Nous ne comprenons pas que ce sont nos idées, nos valeurs, nos rancœurs, nos croyances, nos désirs et nos vues erronés, qui forment toute notre illusion personnelle. C’est notre propre programme, notre propre volonté, qui nous retiennent prisonniers d’un système. Être généreux, c’est inversé la vapeur. C’est arrêter de “saisir” pour donner, pour libérer. Sans cette inversion de la dynamique propre à l’illusion, celle-ci perdurera malgré nos belles résolutions, nos bonnes intentions.
L’abandon de soi, ici dans l’instant, nous révèle “celui-là” que nous sommes véritablement. Il met au jour “cela qui reste”, l’authentique Êtreté, qui n’est pas issu d’un “faire”, d’un ajout ou d’un maquillage.
L’abandon généreux dévoile notre visage originel, celui de la vérité, que nous ne connaissions qu’à travers des mots.
La générosité produit un effet qui est double. Donner à l’autre, c’est se donner soi-même. Le don apporte et soutient ceux qui en ont besoin. Mais aussi, il enrichit de capacité et de confiance à celui qui donne. Le vrai chercheur sait qu’il doit grandir en générosité afin de se libérer de sa propre “saisie”. Aussi, c’est de cette façon qu’il ouvrira son carcan, en donnant chaque maillon de la chaîne qui l’entoure et qui l’immobilise.
La rencontre de Soi, nous seuls l’autorisons, nous seuls l’interdisons.